Modjiromta Boal Angèle est née le 25 avril 1999 d’une famille de six enfants dont elle est la benjamine.
Infirmière de formation, Modjiromta Angèle a choisi de faire la coiffure d’homme. Ce choix d’après elle a été guidé par son amour pour l’art mais aussi sa volonté de tenter de faire dans un domaine où les femmes n’y vont pas : “je suis passionnée d’art et la coiffure d’homme, c’est de l’art pour moi. J’ai donc décidé de faire ce que les femmes n’ont pas l’habitude de faire’’. Pour cela, Modjiromta Angèle affirme avoir démissionné de son ancien travail pour se faire former dans un centre spécialisé en coiffure.
La jeune fille de 25 ans raconte que son rêve n’a pas été accepté dès le début par sa famille. Elle a rencontré des oppositions quand elle a expliqué qu’elle voulait se lancer dans la formation de la coiffure d’homme. : « Quand ma famille a appris que je voulais coiffer les hommes, elle a déconné. Mais comme c’est ma passion, j’ai tenu jusqu’à la fin ».
Dans l’exercice de son métier, la jeune coiffeuse qui aime manger les légumes avait créé un salon dans lequel elle exerçait avec un autre membre de sa famille. Cependant, à cause des opportunités qui se présentaient à elle, Modjiromta Angèle a fermé le salon pour un temps : « Au début, j’avais un salon. Je l’avais confié à mon cousin le temps d’aller me faire former en coiffure. Quand j’étais revenue, j’ai pris la relève. Mais j’ai eu un autre boulot et ce n’est pas facile ». Toutefois, la jeune dame projette de créer un autre salon bientôt afin d’être en plein temps dans ce métier qu’elle aime selon ses propres mots.
Présentement, elle exerce son métier de cœur en étant mobile dans la ville de N’Djamena. Elle coiffe de tout genre de coiffe d’homme ‘’ raz, dégradé, coupe présidentielle ‘’.
Modjiromta Boul Angèle ne manque pas des difficultés dans son métier. Elle manque de matériel pour exercer son métier comme il se doit. La jeune coiffeuse relève qu’elle reçoit aussi les critiques des personnes qui considèrent qu’il n’est pas bon pour une fille de coiffer les hommes. Mais elle dit prendre ces critiques de bon côté : « Je ne prends pas mal les critiques. Je considère chaque critique comme un défi à relever » s’exclame Modjiromta Angèle, coiffeuse d’homme. En outre, elle dit être parfois testée par les garçons qui veulent tenter si elle coiffe bien ou pas. D’autre part, certains garçons font semblant pour venir se faire coiffer dit-elle mais juste pour essayer de l’aborder. Quelques fois, elle dit être victime de son genre. Certains garçons refusent qu’une fille leur coiffe.
Mdoji comme l’appelle sa famille fait 1, 67 mètres. Elle pèse 62 kilogrammes.
Selon elle, cette phrase la motive beaucoup: ‘’ fait de la sagesse ta couronne’’.
Modjiromta Angèle n’a pas manqué non plus d’encourager les autres filles à embrasser les métiers dits “hommes”. Selon la jeune dame, il n’y a pas métier uniquement réservé aux hommes « je crois que dans l’exercice du métier, il n’y a pas de genre. Si nous revendiquons l’égalité le 08 mars, c’est sur ce point-là. Dans l’exercice professionnel, il n’y a pas de différence entre femme et homme. Nous sommes dotés des mêmes capacités à faire les mêmes choses » a-t-elle ajouté. Elle encourage ses sœurs à se lancer dans des domaines qu’elles aiment si elles ont une vision derrière cela. Car d’après elle, les personnes qui peuvent critiquer le début, seront elles qui reviendront pour féliciter à la fin.