Le gouvernement tchadien a fermement réagi ce jeudi à l’annonce du cabinet d’avocats français Bourdon & Associés, qui a déclaré son intention d’intervenir aux côtés de la défense de Dr Succès Masra, ancien Premier ministre et président du parti Les Transformateurs, actuellement en détention provisoire.
Dans un communiqué publié par le minièree de la Communication et Porte, l’exécutif a tenu à rappeler que le Tchad est un « État souverain, doté d’institutions républicaines solides, en particulier une justice indépendante, compétente et pleinement apte à traiter toute affaire relevant de sa juridiction ».
Réaffirmation de la souveraineté judiciaire
Le gouvernement tchadien a dénoncé ce qu’il qualifie de tentative d’ingérence étrangère, soulignant qu’il est « désormais révolu, le temps où des avocats étrangers pouvaient venir, sous des prétextes fallacieux, influencer ou dicter le cours de la justice dans nos États africains ».
Le porte-parole a ajouté que les avocats tchadiens « formés et expérimentés » sont pleinement capables d’assurer la défense dans les procédures judiciaires en cours. « Le Gouvernement du Tchad rejette donc toute tentative d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays, sous quelque forme que ce soit », a martelé Gassim Chérif Mahamat.
Contexte : les violences de Mandakao
Dr Succès Masra a été arrêté le 16 mai dernier, puis inculpé et placé en détention provisoire le 21 mai, dans le cadre de l’enquête sur les événements tragiques survenus à Mandakao, dans la province du Logone Occidental. Ces violences ont coûté la vie à 42 citoyens tchadiens, majoritairement des femmes et des enfants.
Face à l’émotion suscitée dans le pays, le gouvernement a assuré que « toute la lumière sera faite » sur ces événements. « Les auteurs, co-auteurs et complices, quels qu’ils soient, répondront de leurs actes devant la justice, dans le strict respect de la loi et des droits de la défense », a précisé le communiqué.
Engagement pour l’État de droit
Le gouvernement a réitéré son attachement à l’État de droit, rappelant que la justice suivra son cours dans le respect des procédures légales en vigueur. « La République du Tchad reste fermement attachée à sa souveraineté, à l’État de droit et au respect des procédures judiciaires », conclut le communiqué.
L’intervention annoncée du cabinet Bourdon & Associés relance les débats sur la place des avocats étrangers dans les procès à forte connotation politique en Afrique, une question qui divise tant sur le plan juridique que diplomatique.