La campagne électorale pour les élections législatives, provinciales et communales, lancée le 7 décembre, s’achève ce vendredi 27 décembre 2024. Ce scrutin d’une envergure inédite au Tchad se déroulera le dimanche 29 décembre pour l’ensemble des citoyens et la veille, samedi 28 décembre, pour les nomades ainsi que les forces de défense et de sécurité.
Pour la première fois dans l’histoire du pays, des élections couplées – législatives, provinciales et communales – sont organisées. Plus de 8 millions de Tchadiens sont appelés aux urnes afin de désigner leurs députés ainsi que les membres des conseils provinciaux et communaux. Ce rendez-vous démocratique, très attendu, marque une étape décisive dans l’histoire politique récente du Tchad.
Une étape décisive pour la transition
Ces scrutins visent à mettre un terme définitif à la transition enclenchée en avril 2021 suite au décès tragique du président Idriss Déby Itno. Après avoir pris le pouvoir à la tête du Conseil militaire de transition (CMT) – un organe composé de quinze généraux – Mahamat Idriss Déby Itno avait promis une transition vers un pouvoir civil dans un délai de 18 mois.
Cependant, le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS), tenu en octobre 2022, avait prolongé cette période transitoire de deux années supplémentaires. En décembre 2023, une nouvelle Constitution, adoptée par référendum, avait été promulguée, consacrant l’entrée du Tchad dans sa Cinquième République.
La transition a connu une autre étape majeure en mai 2024 avec l’élection présidentielle. Mahamat Idriss Déby Itno, investi candidat par le Mouvement patriotique du salut (MPS) et la Coalition pour un Tchad uni (regroupant plus de 200 partis politiques), avait remporté le scrutin dès le premier tour. Il avait affronté neuf autres candidats, dont son ancien Premier ministre Succès Masra.
Des enjeux majeurs
Les élections du 29 décembre prochain représentent donc la dernière étape de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel. Elles scellent un processus politique complexe et souvent contesté, visant à stabiliser durablement le pays.
Toutefois, un des principaux enjeux de ce scrutin demeure la participation citoyenne. La campagne électorale, marquée par une mobilisation timide des électeurs, n’a pas réussi à créer un engouement massif. Ce désintérêt apparent suscite des interrogations sur le taux de participation, un indicateur crucial de la légitimité des institutions à venir.
Alors que le pays s’apprête à tourner une page décisive de son histoire politique, tous les regards restent fixés sur le déroulement et les résultats de ce scrutin historique. Les prochains jours détermineront si le Tchad parvient à relever le défi d’une transition pacifique et d’une reprise institutionnelle solide.