A l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 06 mai 2024, les actions et stratégies des candidats sont scrutées avec une attention particulière. Parmi eux, Dr Succès Masra, le candidat du parti Les Transformateurs, a récemment attiré l’attention par une démarche qui soulève des questions quant à sa confiance dans les institutions électorales du pays, notamment l’Agence Nationale de Gestion des Elections (ANGE), et à sa stratégie post-électorale.
Dr Masra, en appelant sur sa page Facebook avant hier 25 avril à la mobilisation de ce qu’il a qualifié d’« électeurs sentinelles » pour le jour du scrutin, semble prendre une initiative visant à assurer une surveillance parallèle du processus électoral. Ce post, bien que retiré par la suite, suggère une volonté de garantir la crédibilité de l’élection et la vérité des urnes par des moyens externes à l’ANGE, l’organe officiellement chargé de veiller au bon déroulement des élections.
Cette initiative de Dr Masra peut être interprétée de plusieurs manières. D’une part, elle pourrait refléter une méfiance envers les capacités de l’ANGE à garantir une élection libre et équitable, bien qu’il continue d’affirmer sa confiance dans l’institution. D’autre part, elle pourrait aussi être vue comme une stratégie proactive pour prévenir ou dénoncer d’éventuelles irrégularités, en s’appuyant sur la collecte d’images et de preuves vidéo par ses partisans.
Cependant, cette approche n’est pas sans risques ni conséquences. En effet, en s’organisant pour surveiller le scrutin en dehors du cadre établi par l’ANGE, Dr Masra et son parti pourraient être perçus comme cherchant à contester le résultat de l’élection avant même que celle-ci ne se déroule !
Cette stratégie pourrait non seulement augmenter la tension politique mais aussi jeter le doute sur la fiabilité et l’intégrité du processus électoral aux yeux de la communauté nationale et internationale. Une manière pour Masra d’anticiper un futur bras de fer post-électoral ?
Il est essentiel de rappeler que la confiance dans les institutions électorales est un pilier de la démocratie. Toute action susceptible de l’ébranler doit être considérée avec prudence. La démarche de Dr Masra, bien qu’elle puisse être motivée par une quête de transparence et de justice électorale, soulève des interrogations sur l’équilibre entre la vigilance citoyenne et le respect des mécanismes institutionnels en place pour assurer la légitimité des élections.