L’Association des Médias en Ligne du Tchad (AMET), a vigoureusement protesté contre une récente décision de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA), qu’elle qualifie de “rétrograde”. Selon l’AMET, cette mesure vise à restreindre la liberté de la presse en ligne, un secteur perçu comme crucial à quelques mois des élections législatives, provinciales et communales prévues dans le pays.
Bello Bakary Mana, président de l’AMET, n’a pas mâché ses mots, déclarant à RFI que cette initiative représente une véritable menace pour les médias numériques, qu’il décrit comme “les plus dynamiques du pays”. Selon lui, la HAMA cherche simplement à “contrôler la presse”, créant ainsi un climat de méfiance et de tensions entre les autorités de régulation et les journalistes.
De son côté, la HAMA, par la voix de son président Abderamane Barka, rejette en bloc ces accusations. Il a défendu la légitimité de la mesure, affirmant qu’elle s’inscrit dans une volonté de mettre fin à “l’anarchie” qui règne, selon lui, dans le secteur des médias en ligne. Abderamane Barka a également accusé certains médias de diffuser des “messages de haine”, ce qui justifierait un encadrement plus strict. Il a rappelé que chaque média doit respecter les conditions de son autorisation : “On ne peut pas déclarer un journal et faire de la télévision”, a-t-il précisé.
L’AMET, pour sa part, voit dans cette régulation un traitement inéquitable, soulignant que les médias publics ne semblent pas être concernés par cette nouvelle directive. Cette situation ravive le débat sur la liberté de la presse au Tchad, dans un contexte déjà marqué par des tensions politiques. La question de savoir si cette régulation vise à maintenir un certain ordre dans le paysage médiatique ou à restreindre la liberté d’expression reste au cœur des discussions.