Dans la course à la présidence au Tchad, le Premier ministre et candidat, Succès Masra, se trouve confronté à la réapparition de vieux écrits controversés datant de 2009, co-signés avec Béral M. Le Grand. Ces écrits, qui critiquent sévèrement la société tchadienne, posent question sur la vision et l’approche de Masra pour l’avenir du pays. À l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, le retour à la surface de ce livre de jeunesse pourrait bien ébranler la campagne du candidat des Transformateurs.
Entre insultes et généralisations abusives, un livre diviseur
Dans ces textes, Masra adopte un ton particulièrement dur, ciblant spécifiquement les communautés du nord du Tchad avec des propos qui frôlent l’insulte et la généralisation abusive. Il peint un tableau d’un pays profondément divisé par des haines ancestrales, une perspective qui risque d’exacerber les tensions existantes plutôt que de promouvoir l’unité ou la réconciliation.
L’accusation de tribalisme et de favoritisme religieux, bien que visant à critiquer les pratiques politiques passées, manque cruellement de nuance. En utilisant des termes offensants pour décrire certains dirigeants et en simplifiant à outrance la complexité des dynamiques de pouvoir au Tchad, Masra ne contribue pas à un débat public constructif mais le polarise davantage.
Malgré des excuses, le livre inquiète toujours la société tchadienne
Bien que Succès Masra ait présenté des excuses pour le contenu de ce livre, la nature des propos tenus soulève des inquiétudes légitimes quant à sa capacité à unifier le pays et à naviguer dans son paysage politique complexe. En politique, la critique est nécessaire, mais elle doit être formulée avec respect pour maintenir sa légitimité et son efficacité. La manière dont Masra s’est exprimé dans son livre, loin de favoriser le dialogue, semble privilégier la confrontation.
Pour un pays comme le Tchad, confronté à de nombreux défis et où la cohésion nationale est fragile, l’approche adoptée par Masra dans ses écrits pourrait non seulement entraver les progrès vers la stabilité et la prospérité mais aussi enflammer davantage les tensions existantes. Bien que l’intention de promouvoir le changement soit louable, la méthode choisie par Masra dans son livre soulève des doutes sur sa capacité à être un leader unificateur capable de rassembler le pays autour d’un projet commun pour l’avenir.