Ce matin du lundi 10 mars 2025, les retraités du Tchad ont pris d’assaut les locaux de la Caisse Nationale des Retraités du Tchad (CNRT) dans une action de protestation marquée par un “setting” devant l’entrée principale de cette institution. Arborant une banderole affichant un message clair, “LARING BAOU Dégage”, ils ont exigé la démission immédiate du Directeur Général et de toute son équipe administrative.
Au cœur de leurs revendications, plusieurs points ont été soulevés, mais la mauvaise gestion administrative et financière de la CNRT ainsi que l’absence de dialogue entre l’institution et les retraités semblent être les principales sources de mécontentement. Les retraités ont exprimé leur frustration face à la situation actuelle, notamment le non-versement de leurs pensions, pourtant attendues depuis plusieurs mois.
Moussa Mour, Porte-parole de la concertation des retraités civils bancarisés et non bancarisés, a tenu à rappeler une promesse non tenue par les autorités : « En 2025, la pension devrait être mensuelle, mais à ce jour, nous n’avons pas reçu nos pensions pour les mois de janvier et février », a-t-il déclaré avec une grande indignation. Selon lui, cette situation crée une précarité grandissante parmi les retraités, qui se sentent délaissés par les responsables de la CNRT.
De plus, Moussa Mour a déploré l’indifférence des autorités, notamment du ministère des Finances. En effet, aucun membre de ce ministère n’a daigné approcher les retraités, même après plusieurs heures de protestation. « Aucun responsable ne nous a pris en charge ni ne s’est intéressé à nos revendications. Nous avons été complètement ignorés », a-t-il ajouté, appelant ses collègues à plus de solidarité pour mener des actions communes.
Les retraités, qu’ils soient civils ou militaires, ont unanimement dénoncé la discrimination entre les deux catégories. Ils ont exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme un traitement privilégié réservé aux retraités militaires, au détriment des civils. Un sentiment d’injustice qui semble alimenter la colère de cette frange de la population, déjà fragilisée par les difficultés financières.
Nos tentatives pour interroger les responsables de l’administration de la CNRT sont restées vaines, aucun membre du personnel ne s’étant présenté au bureau à l’heure de notre visite. Ce silence des autorités accentue la frustration des retraités, qui dénoncent non seulement une mauvaise gestion, mais aussi un manque flagrant de communication et de considération envers leurs besoins essentiels.