Dans un contexte de tensions croissantes entre le Tchad et le Soudan, le Commandant en chef adjoint des forces armées soudanaises, Yasser Al-Atta, a récemment déclaré sur la chaîne Al Jazeera que les aéroports de N’Djamena et d’Amdjarass étaient désormais des “cibles légitimes” pour ses forces. Ces propos ont suscité une vive réaction de la part du gouvernement tchadien, qui a immédiatement exprimé son indignation.
Le ministère des Affaires étrangères et des Tchadiens de l’étranger a réagi fermement par le biais d’un communiqué de presse. Le porte-parole du ministère a pris “acte avec une profonde gravité et une totale sérénité” des déclarations d’Al-Atta. Le communiqué rappelle que, depuis plus de soixante ans, le Soudan a soutenu diverses rébellions et groupes terroristes, dont Boko Haram, dans le but de déstabiliser le Tchad. Cependant, malgré ces provocations et agressions répétées, le Tchad a toujours choisi de ne pas répondre par la guerre.
Le Tchad a également souligné son rôle de refuge pour des milliers de Soudanais fuyant les combats dans leur pays. “Fidèle à ses traditions d’hospitalité et de solidarité, le Tchad a accueilli et continue d’accueillir ceux qui fuient les violences au Soudan. Cet accueil humanitaire massif, bien que constituant un fardeau considérable, témoigne de notre engagement envers la paix, la solidarité et la stabilité dans la région”, indique le communiqué.
Face à ces déclarations belliqueuses, la diplomatie tchadienne a exhorté les autorités soudanaises, et plus particulièrement le Général Al-Atta et les forces armées soudanaises, à concentrer leurs efforts sur l’arrêt immédiat des combats et la recherche de solutions pacifiques pour résoudre la crise interne du Soudan.
Dans cette optique, le Tchad a réaffirmé sa volonté de contribuer activement au retour de la paix au Soudan. “Tout autre approche serait inacceptable”, conclut le communiqué, soulignant que le Tchad restera engagé dans des actions diplomatiques visant à apaiser la situation et promouvoir la stabilité dans la région.
Cette déclaration intervient alors que la situation au Soudan continue de se détériorer, et que la communauté internationale suit de près l’évolution des événements. La tension croissante entre les deux pays voisins pourrait bien avoir des conséquences bien au-delà des frontières du Soudan et du Tchad, avec des répercussions sur toute la région sahélienne.