Le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), section provinciale de N’Djamena, a tenu une conférence de presse ce vendredi 18 avril à la bibliothèque du Lycée Félix Éboué, dans un contexte marqué par des revendications sociales persistantes et un climat de précarité grandissant pour les enseignants tchadiens.
Cette rencontre, animée par plusieurs responsables syndicaux et principalement par Abdelkader Djibia, Secrétaire Général Provincial du SET, visait à alerter l’opinion publique et à interpeller les autorités sur la situation critique dans laquelle se trouve le corps enseignant.

Dans son discours d’ouverture, Abdelkader Djibia a dressé un tableau sombre des conditions de vie des enseignants, dénonçant l’inflation galopante, la cherté de la vie, et la baisse vertigineuse du pouvoir d’achat : « Dans un contexte caractérisé par la cherté de vie devenue de plus en plus insupportable, doublée d’une inflation galopante et d’une chute dramatique du pouvoir d’achat, le gouvernement reste inactif face aux crises de détresse des enseignants », a-t-il déclaré avec fermeté.
Le Secrétaire Général a également dénoncé l’absence de dialogue sincère avec le gouvernement malgré les efforts répétés du syndicat : « Nous voulons rappeler ici que malgré la patience, la bonne foi des enseignants et les multiples appels au dialogue, les doléances pourtant légitimes sont ignorées et piétinées », a-t-il poursuivi.
Au cœur des revendications, le SET provincial a présenté une plateforme de douze points parmi lesquels figurent :
La relecture du décret 477 portant avantages sociaux aux enseignants
La régularisation rapide des dossiers en attente
L’application immédiate des effets financiers liés aux actes de carrière
Le paiement intégral des rappels de salaires, primes de craie, et arriérés de frais de transport
Une affectation équitable des agents du secteur Jeunesse et Sports
Le respect strict des engagements gouvernementaux en matière de salaires, d’avantages sociaux et de conditions de travail
Face à ces exigences, le SET lance un ultimatum clair au gouvernement. Si aucun engagement concret n’est pris, le syndicat se réserve le droit d’entrer dans une nouvelle phase de lutte.

Interrogé par un journaliste sur la faisabilité d’un tel cahier de revendications, le Secrétaire Général a balayé l’idée que ces revendications soient excessives : « Ce que nous demandons n’est pas de trop pour un État. Ce sont des droits élémentaires, des engagements déjà pris mais jamais respectés », a-t-il répondu.
Dans un climat social déjà tendu, cette prise de position du SET pourrait marquer le début d’un bras de fer entre le gouvernement et les enseignants, dont les attentes semblent avoir atteint un point de non-retour.