Dans un point de presse organisé ce lundi 22 juillet à un hôtel de la capitale, MAX KEMKOYE, Président du Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP), a exposé avec véhémence les critiques du groupe envers le nouveau découpage administratif et électoral récemment instauré par l’Ordonnance N°001/PR/2024.
Accompagné des chefs politiques des dix partis membres du GCAP, MAX KEMKOYE a souligné que cette réforme, initiée sans consultation adéquate, représente une menace sérieuse pour la représentation démocratique au Tchad. Il a dénoncé vigoureusement la disproportion flagrante dans la représentation parlementaire entre les régions du Nord, du Centre et du Sud, pointant du doigt une stratégie délibérée pour concentrer le pouvoir législatif.
“Plus la population est grande, moins elle dispose proportionnellement de députés,” a déclaré MAX KEMKOYE, citant des chiffres alarmants : ‘Les 4 régions du Nord possèdent un député pour 18 864 habitants (Tibesti : 5 888 habitants) ; les 10 régions du Centre avec un député pour 94 859 habitants et les 8 régions du Sud avec un député pour 123 745 habitants.’ Une disparité qu’il qualifie d’injuste et d’inacceptable.
Le manifeste de 15 pages lu devant une assemblée attentive de militants et de journalistes, dénonce également l’absence de débat démocratique autour de l’ordonnance présidentielle qui a précipité ces changements. L’adoption de l’ordonnance sans consultation préalable au sein du Conseil National de Transition a été fortement critiquée, MAX KEMKOYE accusant le Président de la République d’éviter délibérément tout dialogue constructif sur ces questions cruciales pour la nation.
En réponse à ces préoccupations, le GCAP – FRELIT exhorte le gouvernement à retirer immédiatement l’Ordonnance N°001/PR/2024 et le projet de loi organique associé. Ils demandent également la convocation urgente d’une conférence nationale sur les territoires, où ces questions pourront être discutées de manière ouverte et inclusive, afin de garantir des procédures justes et équitables pour tous les citoyens.
La réaction du gouvernement reste à attendre, alors que cette initiative du GCAP et du FRELIT marque un tournant crucial dans le paysage politique du Tchad, mettant en lumière les défis persistants autour de la démocratie et de la représentation équitable.