Après la célébration de l’Aïd El Adha, les pèlerins tchadiens au Hajj 2024 sont confrontés à une crise alimentaire qui suscite de vives inquiétudes et soulève des questions sur l’organisation du pèlerinage. La situation sur le terrain est critique : le service de restauration au camp de Mina est complètement saturé et les repas distribués sont insuffisants pour répondre aux besoins de tous les pèlerins.
Depuis plusieurs jours, les 6 049 pèlerins tchadiens présents à Mina peinent à obtenir une nourriture suffisante, certains ne parvenant même pas à se nourrir convenablement une fois par jour. La distribution des repas, déjà limitée, est aggravée par un manque criant de personnel pour gérer les besoins alimentaires de la délégation. En effet, pour l’ensemble des pèlerins tchadiens, une seule cuisine et un seul comptoir de distribution, avec moins de 20 personnes pour servir, ne suffisent pas à la tâche.
Des conditions de vie intolérables
Les conditions de vie à Mina ajoutent une dimension supplémentaire au calvaire des pèlerins. Une dame tchadienne sexagénaire, participant au Hajj cette année, a témoigné du quotidien difficile de ses compatriotes. « Certains dorment à dix dans une pièce de deux mètres carrés, c’est inadmissible. » Son témoignage poignant met en lumière l’urgence de la situation et l’insuffisance des mesures d’accueil et de confort pour les pèlerins tchadiens.
Une tension grandissante
La tension a atteint son paroxysme lorsqu’une altercation a éclaté entre un membre du comité d’organisation du Hajj et un pèlerin tchadien désespéré. Selon des témoins, le pèlerin aurait tenté de se servir de la nourriture par la force, ce qui a conduit le responsable à déchirer son habit en guise de réprimande. Cet incident symbolise le désespoir des pèlerins et l’incapacité des organisateurs à gérer la situation de manière appropriée.
Appel à l’intervention des autorités
Face à cette situation critique, les appels à l’intervention des autorités tchadiennes se multiplient. La sexagénaire ayant témoigné sur les conditions de vie à Mina a lancé un appel pressant aux autorités et aux responsables de la Commission du Hajj : « Il faut éviter des comportements qui n’honorent pas l’image de notre pays et situer les responsabilités. » Son appel résonne comme un cri de détresse et une demande de justice pour tous les pèlerins tchadiens souffrant de ces conditions déplorables.
La nécessité d’une réforme
La crise actuelle met en lumière la nécessité d’une réforme profonde dans l’organisation du Hajj pour les pèlerins tchadiens. Des mesures urgentes doivent être prises pour assurer une meilleure gestion de la restauration et améliorer les conditions de vie des pèlerins. Cela inclut l’augmentation du nombre de cuisines et de points de distribution de nourriture, ainsi qu’une augmentation significative du personnel de service pour éviter de telles pénuries à l’avenir.
En attendant leur rapatriement au pays, les pèlerins tchadiens continuent de souffrir dans des conditions difficiles, espérant que leur calvaire attirera l’attention nécessaire pour provoquer des changements durables. Alors que le Hajj est censé être un moment de recueillement et de spiritualité, pour les pèlerins tchadiens de 2024, il est devenu une épreuve de survie. La crise de restauration à Mina est un exemple flagrant des défis organisationnels et logistiques auxquels sont confrontées les délégations de pèlerins. Il est impératif que les autorités tchadiennes collaborent pour résoudre ces problèmes et assurer que les futurs pèlerinages se déroulent dans des conditions dignes et respectueuses de tous les participants.