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Le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, actuel Président de la Transition du Gabon, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle prévue pour le 12 avril 2025. C’est lors d’un discours prononcé ce lundi 3 mars devant ses partisans qu’Oligui Nguema a pris cette décision tant attendue, après plusieurs mois de suspense. L’homme qui a renversé le président Ali Bongo en août 2023 a expliqué qu’il se présentait pour « bâtir » le Gabon, en réponse aux multiples appels de la population.

« Après mûre réflexion, et en réponse à vos nombreux appels, j’ai décidé d’être candidat », a-t-il déclaré, suscitant un tonnerre d’applaudissements de la part de ses partisans rassemblés. Dans son allocution, Oligui Nguema a souligné ses réalisations pendant sa transition, évoquant notamment la construction de 1969 kilomètres de routes, la distribution de 417 taxis, et la création de 817 emplois grâce à ces initiatives. D’autres projets sont en préparation, comme la livraison de 400 taxis supplémentaires, ce qui viendra augmenter le nombre d’emplois.

Cette annonce fait écho à la politique de développement et d’instauration de la paix qu’il a mise en place depuis sa prise de pouvoir, mettant en avant des réalisations concrètes pour améliorer les conditions de vie des Gabonais. Pourtant, si ses partisans saluent cette initiative, l’opposition, elle, ne voit pas d’un bon œil cette candidature.

Des critiques de l’opposition

L’opposition gabonaise accuse le Général Oligui Nguema d’avoir organisé les conditions politiques et institutionnelles de manière à limiter les chances de concurrents potentiels. Jean-Rémy Yama, l’un des candidats de l’opposition, a exprimé ses préoccupations sur RFI : « Tout a été taillé dès le départ pour lui permettre d’être candidat et surtout pour lui assurer la victoire, c’est une action qui se fera à guichets fermés et dont il est l’arbitre et le joueur. » Selon Yama, la charte de transition a été conçue pour favoriser une victoire incontestable du Président de la Transition, et ce, à travers des restrictions concernant notamment l’âge des candidats et leur nationalité.

Effectivement, l’une des conditions définies par la charte de transition exclut certains candidats en imposant une tranche d’âge pour se présenter à l’élection présidentielle, soit entre 35 et 70 ans. Cette règle écarte des personnalités politiques comme Pierre Claver Maganga Moussavou, ancien vice-président du Gabon et figure de l’opposition. D’autres critères, notamment liés à la nationalité, pourraient également limiter les options des électeurs.

Un verrou levé pour la candidature

Un autre obstacle majeur à la candidature d’Oligui Nguema a été levé fin janvier 2025, lorsque le Code électoral modifié par le Parlement a permis aux militaires en fonction de se présenter à la présidence sous condition de démissionner ou de se mettre en disponibilité de l’armée. Ce changement a permis au Général Oligui Nguema de lever le dernier verrou juridique qui freinait sa candidature. Les militaires qui avaient promis de rendre le pouvoir aux civils en cas de coup d’État semblent désormais se préparer à participer à l’élection, dans le cadre des règles mises en place par la Transition.

Le scrutin du 12 avril : un enjeu décisif

Alors que Brice Clotaire Oligui Nguema semble être le grand favori de cette élection selon les analystes politiques, l’élection présidentielle du 12 avril 2025 s’annonce comme un moment décisif pour l’avenir politique du Gabon. Les observateurs seront attentifs aux conditions de transparence du scrutin et à la participation de l’opposition. De plus, le soutien populaire dont bénéficie le Général Oligui Nguema sera mis à l’épreuve, notamment dans un contexte où de nombreuses voix critiquent le caractère verrouillé de ce processus électoral.

Dans les semaines à venir, la campagne électorale devrait s’intensifier, avec une opposition divisée et un scrutin qui pourrait déterminer la direction future du pays. Le Gabon, après la période de transition, semble entrer dans une phase politique déterminante, où les choix des électeurs seront cruciaux pour son avenir.

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