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Jean-Marie Le Pen, surnommé « Le Menhir », s’est éteint à l’âge de 96 ans, a annoncé sa famille ce mardi 7 janvier 2024. Fondateur du Front national, il a incarné pendant des décennies une figure emblématique de l’extrême droite française, marquant durablement la scène politique nationale avec ses provocations, ses scandales et des percées électorales historiques.

Né le 20 juin 1928 à La-Trinité-sur-Mer, dans le Morbihan, Jean-Louis Marie Le Pen grandit dans une famille modeste. Son père, marin-pêcheur, disparaît tragiquement alors que le jeune Jean-Marie n’a que 14 ans. Sa mère, couturière, l’élève seule avec une discipline stricte. Jeune élève, celui qu’on surnomme « Jeanjean » se distingue par son intelligence mais aussi par son caractère indiscipliné et bagarreur. Ces traits de personnalité lui valent d’être renvoyé de plusieurs établissements scolaires.

Malgré ces démêlés, il obtient son baccalauréat et poursuit des études de droit à Paris. Doté d’un verbe incisif et d’une présence remarquée, il s’engage rapidement dans la vie étudiante, devenant président de la « Corpo », l’Association des étudiants en droit. Mais ses outrances verbales lui coûteront cette position au bout de deux ans.

C’est en 1956 que Jean-Marie Le Pen fait son entrée en politique, élu député à seulement 28 ans. Ce mandat marque le début d’une carrière tumultueuse où il se forge une réputation d’orateur redoutable et de personnage controversé. Fondateur du Front national en 1972, il impose une ligne politique nationaliste et anti-immigration qui lui permet de rassembler un électorat fidèle et d’obtenir des scores inédits pour l’extrême droite, notamment lors de la présidentielle de 2002, où il accède au second tour face à Jacques Chirac.

Cependant, sa carrière est émaillée de nombreuses polémiques. Ses propos souvent provocateurs et ses déclarations controversées sur des sujets sensibles comme la Seconde Guerre mondiale lui attirent condamnations judiciaires et indignations publiques. Mais pour ses partisans, Jean-Marie Le Pen restera un « patriote », défenseur inébranlable de ses convictions.

En 2011, il cède la présidence du Front national à sa fille, Marine Le Pen, amorçant une évolution stratégique du parti, qui deviendra le Rassemblement national. Malgré les tensions familiales et politiques qui en découlent, Jean-Marie Le Pen restera jusqu’à ses derniers jours un symbole incontournable pour ses fidèles et un adversaire redouté pour ses opposants.

Avec sa disparition, c’est une page majeure de l’histoire politique française qui se tourne, laissant derrière elle un héritage controversé mais indéniable.

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