Depuis quelque temps, la chaîne de cheville gagne en popularité parmi les femmes tchadiennes, surtout à N’Djamena. Autrefois stigmatisé par les conservateurs, cet accessoire était souvent associé à la débauche et à la prostitution. Porter une chaîne de cheville était mal vu et renvoyait l’image d’une femme “libre” au sens péjoratif du terme. Aujourd’hui, ce bijou autrefois controversé devient un élément de mode courant, porté par des jeunes filles comme par des femmes mariées, sans considération de sa signification passée.
Cependant, cette tendance ne fait pas l’unanimité. Dans plusieurs foyers tchadiens, la chaîne de cheville suscite des tensions. Certains hommes refusent catégoriquement que leurs épouses ou filles en portent, arguant que cela ternit l’image de la famille et reste mal perçu par la société. Pour eux, cet accessoire demeure un symbole de moralité douteuse. Ces désaccords ont même conduit à des séparations et des divorces dans certains foyers, tant la question est sensible.
Entre modernité et traditions, la chaîne de cheville divise. Pour certaines femmes, il s’agit d’un simple choix de mode sans portée symbolique, tandis que pour d’autres, cela reste un marqueur de valeurs culturelles. Ce débat met en lumière la tension entre les nouvelles aspirations des jeunes générations et les normes culturelles plus traditionnelles.