Ce vendredi 22 novembre 2024, la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA) a organisé une journée de consultation publique au Centre de Formation pour le Développement (CEFOD) à N’Djamena. L’événement avait pour objectif de discuter des nouveaux cahiers de charges relatifs à la création et à la diffusion de contenus par les web radios et web télévisions, un secteur en pleine expansion au Tchad.
Lors de cette rencontre, Toradoumbaye Geoofrey, chef du département Formation et Recherche de la HAMA, a introduit les discussions en soulignant l’ampleur croissante du paysage médiatique au Tchad. « Le paysage médiatique ne cesse de s’agrandir. Nous sommes aujourd’hui à plus de 210 organes d’information. Parmi ces organes, 77 sont des journaux en ligne, et d’autres demandes de création sont à l’étude. Nous pourrions atteindre la barre des 100 sites d’ici la fin de l’année 2024 ou début 2025 », a-t-il précisé. Il a également évoqué l’importance des plateformes numériques, qui offrent une multitude d’opportunités pour les médias, tout en soulignant la nécessité d’une régulation adaptée pour ce secteur en pleine expansion.
La HAMA a donc décidé d’adapter le cahier des charges des médias audiovisuels en ligne, pour faciliter la création de web radios et web télévisions tout en garantissant une diffusion légale et organisée des contenus. « Ce cahier des charges s’applique à tous les médias audiovisuels, quelle que soit leur méthode de diffusion. Cependant, face à la prolifération des contenus en ligne, la HAMA a choisi de l’adapter pour le rendre plus accessible, afin que les Tchadiennes et Tchadiens puissent obtenir sereinement l’autorisation de créer une Web radio ou une Web télévision », a ajouté Toradoumbaye Geoofrey.
Lors de la session de présentation, Ali Mahatma Mbodou, chef de département à la HAMA, a détaillé les principales lignes du nouveau cahier de charges à travers une présentation PowerPoint. Après cette présentation, un temps a été consacré aux questions et propositions des participants. Plusieurs journalistes et responsables de médias ont exprimé des préoccupations concernant l’interdiction, potentiellement incluse dans le cahier des charges, de produire des contenus audiovisuels par les journaux en ligne. Selon eux, cette nouvelle réglementation pourrait constituer un frein pour les médias en ligne, qui risqueraient de ne plus pouvoir produire ni diffuser de contenus audiovisuels.
Face à ces inquiétudes, les responsables de la HAMA ont tenu à rassurer les participants en précisant que l’objectif du cahier des charges n’était pas de limiter la liberté d’expression, mais plutôt de garantir un cadre légal et sécurisé pour les producteurs de contenus en ligne. « Ce n’est pas une entrave à la liberté d’expression, mais une mesure visant à encadrer la production et la diffusion de contenus, afin d’assurer la régularité et la conformité avec les normes légales », a affirmé Toradoumbaye Geoofrey.
D’autres interventions ont mis en lumière des aspects techniques et administratifs du cahier des charges, avec des suggestions visant à améliorer la réglementation proposée. Les responsables de la HAMA ont promis de prendre en compte toutes les remarques et suggestions formulées au cours de la journée, et ont réaffirmé leur volonté de continuer à travailler de manière collaborative avec les médias pour le développement du secteur.