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Le Tchad a tourné une page importante de son histoire ce vendredi 31 janvier 2025. Le Président de la République, Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, a présidé la cérémonie officielle de retrait définitif des troupes françaises du pays, marquant ainsi la fin d’une présence militaire vieille de 125 ans.

L’événement, qui s’est tenu à la Base Sergent-chef Adji Kossei à Farcha, dans le 1ᵉʳ arrondissement de N’Djamena, a réuni plusieurs hautes personnalités de l’État. Parmi elles, le Premier ministre, Ambassadeur Allah-Maye Halina, le 1ᵉʳ vice-président du Conseil national de transition, Ali Kouloutou Tchaïmi, le Chef d’État-Major Général des Armées, Abakar Abdelkerim Daoud, le ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah ainsi que de nombreux invités.

Une décision historique et symbolique

Dans son discours, le Président de la République a souligné le caractère exceptionnel de cette décision, qui répond à une aspiration profonde du peuple tchadien.

“Ce 31 janvier 2025 marque ainsi le retrait définitif et complet des forces françaises stationnées au Tchad. C’est, au bas mot, un nouveau lever de soleil, au ciel d’un Tchad entièrement souverain et résolu à assumer son destin.”

Ce retrait s’inscrit dans la continuité de la dénonciation de l’accord militaire avec la France, annoncée le 28 novembre 2024 lors du 66ᵉ anniversaire de la proclamation de la République du Tchad. Le 31 décembre 2024, lors de son message à la Nation, le chef de l’État avait fixé cette date butoir pour le départ des troupes françaises, un engagement qui s’est concrétisé par la fermeture de la dernière base militaire française et le décollage du dernier avion militaire français de N’Djamena à 15h50 la veille.

Un repositionnement stratégique pour le Tchad

Le Président de la République, Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno a tenu à préciser que cette rupture concerne uniquement la coopération militaire, et non les relations diplomatiques et économiques entre les deux pays.

“Nous ne rompons pas nos relations avec la France, mais nous mettons un terme à la dimension militaire de cette coopération.”

Cette décision marque un tournant dans la politique extérieure du Tchad, qui entend désormais repenser ses alliances internationales sur la base du respect mutuel et de la souveraineté nationale. Le chef de l’État a insisté sur la nécessité pour le pays de renforcer son autonomie en matière de défense et de sécurité, en comptant sur ses propres forces armées.

“Nous devons construire une armée encore plus forte, mieux équipée et capable de répondre aux menaces sécuritaires permanentes de notre temps, avec pleine efficacité et indépendance.”

Un appel à l’unité et à la responsabilité nationale

Mahamat Idriss Déby Itno a également lancé un appel à l’unité nationale, soulignant que cette nouvelle orientation politique doit être portée par l’ensemble des citoyens tchadiens. Il a exhorté la jeunesse à s’engager activement dans la construction d’un Tchad souverain et prospère.

“Nos différences de sensibilité politique et d’opinions sur la gestion du pays ne doivent pas offrir un terrain fertile aux ennemis de notre nation.”

Le président a insisté sur le fait que la souveraineté nationale ne signifie pas l’isolement, mais plutôt la capacité du pays à dialoguer d’égal à égal avec ses partenaires internationaux.

Vers une nouvelle ère pour le Tchad

Avec ce départ des troupes françaises, le Tchad amorce une nouvelle phase de son histoire, marquée par la volonté de prendre en main son destin et de bâtir des alliances basées sur des principes de coopération équitable.

“Ce pays est grand et riche, nous avons toutes les possibilités et les potentialités pour le rendre encore plus grand ! Debout et à l’ouvrage ! Ta liberté naîtra de ton courage !”

Ce retrait militaire représente un tournant majeur pour la politique de défense et de sécurité du Tchad, qui entend désormais s’affirmer pleinement sur la scène internationale en tant que nation souveraine et indépendante.

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