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Un échec coûteux

LA PRESENCE MILITAIRE ETRANGERE EN AFRIQUE

Un échec coûteux

Les pays africains sont-ils des champs expérimentaux pour les armées des grandes puissances ? De plus en plus de voix s’élèvent pour  questionner l’opportunité de la présence militaire en Afrique.

Depuis les indépendances des pays africains, la présence militaire étrangère sur leur sol a été justifiée par la nécessité d’assistance et de formation militaire, de lutte contre l’insécurité et le terrorisme. Pourtant, les exemples de la Somalie, du Sahel, de la RDC,  de la Libye et du Niger, pour ne citer que ceux-là, remettent en question l’efficacité de cette approche. La récente décision des autorités du Niger de dénoncer l’accord de coopération militaire avec les États-Unis souligne les limites de cette stratégie qui reste théorique.

La Somalie, déchirée par des décennies de conflits, en est l’illustration flagrante de l’échec de la présence militaire étrangère. Malgré l’intervention de forces internationales, y compris des troupes américaines, la situation sécuritaire reste précaire, avec une instabilité politique persistante, une menace terroriste constante et le risque de partition du pays.

Au Sahel, la présence militaire étrangère n’a pas non plus réussi à endiguer la montée en puissance des groupes terroristes. Malgré la présence de troupes françaises et onusiennes au Mali, la région reste en proie à des attaques terroristes meurtrières et à une insécurité généralisée.

En République démocratique du Congo (RDC), la population continue de souffrir des effets dévastateurs de la violence armée malgré la présence de forces de maintien de la paix de l’ONU. Les civils sont pris au piège entre les groupes armés locaux et les intérêts étrangers, sans bénéficier d’une véritable protection.

Le cas du Niger, qui a récemment dénoncé son accord de coopération militaire avec les États-Unis, illustre également les limites de la présence militaire étrangère. Malgré la présence de plus de 1000 militaires américains et d’une importante base de drones, le pays continue de faire face à des défis sécuritaires majeurs, mettant en doute l’efficacité de cette coopération. Si cette présence de l’armée américaine au Niger est centrée véritablement sur la lutte contre l’insécurité et le terrorisme, il est à parier que les terroristes qui écument le pays et le Sahel seraient déjà réduits au néant. 

Face à ces réalités deconcertantes, il est temps de remettre en question le bien-fondé de la présence militaire étrangère en Afrique. Plutôt que de résoudre les problèmes de sécurité, cette présence semble souvent aggraver les tensions et compromettre la souveraineté des pays hôtes. Les gouvernements africains ont le droit de décider de leur propre destinée et de rechercher des solutions endogènes à leurs défis sécuritaires. Tout compte fait, l’on est tenté de croire que ces armées étrangères se sont installées pour profiter des vastes terrains à des fins expérimentaux et de recherches. 

Cette présence militaire étrangère en Afrique s’avère être un échec coûteux pour la sécurité et la stabilité régionale. Il est temps de repenser cette approche avec des missions précises et d’adopter des solutions plus inclusives et respectueuses de la souveraineté des pays africains.

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