Quatre mois après sa prise de fonction en tant que Premier Ministre de Transition, Succès Masra semble avoir du mal à tenir ses promesses ambitieuses en matière d’éducation. Quelques jours après sa nomination le 1er janvier 2024, Masra avait suscité un vif enthousiasme parmi les enseignants et les fonctionnaires en promettant de consacrer personnellement deux heures chaque weekend pour donner des cours de rattrapage dans les établissements publics. Il avait également encouragé ses collègues du gouvernement à suivre son exemple, en fonction de leurs domaines d’expertise.
Cette initiative, qui avait été accueillie avec optimisme par le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) et le public, visait à pallier les retards accumulés dans le secteur éducatif, exacerbés par une crise qui avait paralysé les écoles pendant deux mois. Cependant, malgré les attentes, le bilan des efforts du Premier Ministre est loin d’être satisfaisant.
Selon des informations recueillies auprès de diverses sources, Succès Masra n’aurait dispensé que deux cours au cours des 19 semaines écoulées depuis son entrée en fonction. Ce bilan décevant soulève des questions sur sa capacité à réaliser ses engagements et à impulser un changement significatif dans le secteur de l’éducation au Tchad.
Ancien étudiant de Sciences Po Paris, titulaire d’un doctorat en sciences économiques à l’Université Paris 1-Sorbonne et ayant bénéficié d’une formation à l’université Harvard, Masra avait fait de son parcours académique un élément central de son identité politique. Toutefois, son incapacité apparente à tenir ses promesses éducatives commence à éroder sa crédibilité et à soulever des interrogations sur son efficacité en tant que chef de gouvernement.
L’initiative avait également motivé plusieurs hauts fonctionnaires, qui s’étaient déclarés prêts à participer à l’effort de rattrapage éducatif. Néanmoins, l’absence de suivi concret de la part du Premier Ministre met en lumière les défis auxquels le gouvernement Masra est confronté pour transformer ses promesses en actions tangibles.
Alors que le Tchad continue de faire face à des défis éducatifs majeurs, la capacité du gouvernement à répondre efficacement aux besoins des étudiants et des enseignants reste une préoccupation centrale. La communauté éducative et le public attendent désormais des actions concrètes et un engagement renouvelé de la part de leurs dirigeants pour redresser le secteur de l’éducation dans le pays.