Des déclarations récentes faites par Succès Masra à des médias internationaux mettent en lumière une apparente incohérence dans sa vision stratégique, soulevant des interrogations quant à sa capacité à formuler une politique de défense claire et cohérente pour le Tchad.
Il semble que Succès Masra, le candidat des Transformateurs, affiche une certaine incohérence dans ses prises de position concernant les relations de coopération militaire avec la France. Interrogé par des médias français et ensuite par un média allemand à quelques jours d’intervalle, Masra a offert des réponses aux tonalités marquées par une divergence notable. Cette variation dans ses déclarations soulève des questions sur la clarté et la constance de sa vision en matière de politique étrangère, particulièrement en ce qui concerne un sujet aussi crucial que la coopération militaire.
Au cours d’un premier entretien accordé à RFI et France 24 le 17 avril dernier, le candidat des Transformateurs Succès Masra a été interrogé sur la présence de 1000 soldats au Tchad. Il a exprimé des préoccupations concernant la perception de la France et de ses forces armées en Afrique, les comparant à des “sans domicile fixe”, déplacés au gré des circonstances. Le candidat des Transformateurs a exprimé des réserves sur la “défendabilité” du “maintien durable ad vitam aeternam” des forces françaises au Tchad, tout en soulignant son désir de voir le Tchad être un “partenaire sûr” pour la France, capable de collaborer efficacement. Il a plaidé pour une évolution de la coopération militaire franco-tchadienne afin de maintenir le “même niveau d’efficacité”.
“La place de l’armée française, c’est en France”
Cependant, une interview avec Deutsche Welle donnée le 23 avril a révélé un changement de ton interpellant. Masra y a affirmé que “la place de l’armée française c’est en France”, critiquant de manière explicite la présence militaire française au Tchad et dans d’autres pays africains. Cette déclaration marque un revirement notable par rapport à ses commentaires antérieurs, indiquant une opposition à toute forme de présence militaire française sur le continent. “Ce que moi je crois, c’est que nous ne devons pas avoir des relations militaires, économiques, culturelles du XXIe siècle avec les loupes et avec les encres du XXe siècle” a-t-il encore déclaré
Ce changement de ton jette une ombre sur la cohérence du discours de Masra. D’une part, il fait preuve d’une volonté de maintenir un partenariat avec la France pour maintenir le “même niveau d’efficacité”, tandis que de l’autre, il critique fortement la présence militaire française, la considérant comme indésirable. Cette incohérence soulève des questions sur la vision stratégique de Masra et sa capacité à naviguer les complexités des relations internationales et de la sécurité avec une approche cohérente.