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Le Tchad essuie un nouveau revers dans sa quête de leadership continental. Le candidat tchadien Abbas Mahamat Tolli a été éliminé dès le premier tour de l’élection pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), avec seulement 0,52% des voix lors d’un vote tenu ce jeudi au siège de l’institution à Abidjan.

Ce résultat marque une deuxième tentative infructueuse pour le Tchad, dix ans après la candidature de Bedoumra Kordjé en 2015. Malgré une campagne dynamique axée sur l’intégration régionale et le développement des infrastructures, Abbas Mahamat Tolli, actuel gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), n’a pas su rallier suffisamment de soutiens, aussi bien parmi les pays membres africains que les actionnaires non africains de l’institution.

Un poids diplomatique insuffisant

La sortie rapide du candidat tchadien met en lumière les défis persistants pour N’Djamena à faire valoir une candidature crédible et influente dans les grandes instances financières du continent. Si Abbas Mahamat Tolli jouissait d’une solide réputation dans les cercles bancaires régionaux, il n’a pas réussi à s’imposer face à des rivaux bénéficiant d’un soutien diplomatique et économique plus structuré.

Maimbo en tête, cap vers le second tour

C’est finalement le Zambien Samuel Munzele Maimbo, ancien cadre de la Banque mondiale et expert reconnu en finance internationale, qui est arrivé en tête du scrutin avec 40,41 % des voix. Son programme ambitieux, centré sur la transformation numérique, la résilience économique et la lutte contre le changement climatique, a convaincu un large éventail de votants.

Sa position de favori devrait se renforcer dans les jours à venir, à mesure que les tractations de coulisses se multiplient pour obtenir le ralliement des voix des candidats éliminés ou affaiblis.

Un scrutin aux enjeux majeurs

Dans un contexte de post-pandémie et de pressions économiques croissantes, le prochain président de la BAD devra répondre aux exigences pressantes du développement durable, de la stabilité économique, et de l’intégration continentale. L’enjeu est de taille : faire de la BAD un acteur incontournable de la transformation structurelle de l’Afrique.

L’échec d’Abbas Mahamat Tolli n’est pas qu’un simple revers électoral pour le Tchad, mais le reflet d’un rééquilibrage des influences au sein d’une institution où la technicité, le poids économique et les jeux d’alliances pèsent plus que jamais.

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