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L’Alliance Panafricaine UMOJA-TOUMAI a exprimé ce lundi sa « profonde indignation » à la suite des massacres survenus à Beynamar, dans la province du Logone occidental du Tchad. Dans un communiqué de presse diffusé ce lundi, l’organisation panafricaine dénonce la multiplication des violences communautaires et l’abandon des populations par l’État, évoquant une série de tragédies liées à une mauvaise gouvernance et à des politiques publiques inadaptées. « L’injustice foncière, une bombe à retardement »

L’Alliance pointe du doigt la loi foncière actuelle, qualifiée d’« inadaptée » car issue d’un modèle colonial qui aurait ignoré les réalités coutumières locales.  « En refusant de reconnaître le principe fondamental selon lequel la terre appartient au premier occupant, l’État crée les conditions de l’injustice foncière, de la dépossession, et in fine, de l’insécurité », affirme l’organisation dans son communiqué.

Selon l’Alliance, l’incapacité de l’État à encadrer les conflits fonciers dans un contexte de pression démographique et de rareté des ressources est un facteur majeur d’instabilité, particulièrement dans les zones rurales.

Un appel à l’action : libérations, réforme foncière, dialogue local

Face à cette crise multidimensionnelle, l’UMOJA-TOUMAI propose un plan en plusieurs volets, articulé autour de la justice, de la sécurité communautaire et de la réforme institutionnelle. Parmi les mesures urgentes exigées :

    La libération immédiate de Succès Masra, de Robert Gam, et de tous les prisonniers d’opinion ;

    La reconnaissance légale du droit à l’autodéfense communautaire, encadrée par la loi ;

    Une réforme de la loi foncière, fondée sur la reconnaissance des droits des premiers occupants et adaptée aux réalités locales ;

    Une nouvelle politique agricole et pastorale, construite avec les communautés, visant la délimitation claire des espaces d’usage (agriculture, élevage) ;

    La création de mécanismes de dialogue locaux, reposant sur les autorités traditionnelles et les élus locaux ;

    Le remplacement des autorités administratives incompétentes par des cadres formés, enracinés dans les réalités locales ;

    La démilitarisation de la gestion territoriale et la réhabilitation des chefs coutumiers ;

    Enfin, l’adoption d’un Compromis Républicain Inclusif, destiné à bâtir une paix durable et une prospérité partagée.

Un cri d’alarme à ne pas ignorer

Ce communiqué intervient alors que le pays traverse une période de vives tensions intercommunautaires, exacerbées par des différends fonciers, une crise de gouvernance et l’absence de mécanismes de médiation crédibles. En appelant à des réformes structurelles et à un retour à la légitimité locale, l’Alliance UMOJA-TOUMAI met en garde contre les conséquences d’une poursuite du statu quo.

Alors que les regards se tournent vers les autorités nationales, ce cri d’alarme relance le débat sur la coexistence pacifique des communautés, la gestion équitable des ressources, et l’avenir même du contrat social au Tchad.

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