Face à l’indignation nationale suscitée par le massacre survenu dans le village de Mandakao, province du Logone Occidental, le Gouvernement tchadien a tenu une conférence de presse conjointe ce jeudi dans les locaux de l’Office National des Médias Audiovisuels (ONAMA), pour faire toute la lumière sur ce drame sanglant.
Animée par le Ministre d’État, Ministre de l’Administration du Territoire, M. Limane Mahamat, le Ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, M. Gassim Chérif Mahamat, et le Ministre de la Sécurité publique, M. Ali Ahmat Aghabache, cette rencontre avec la presse avait pour objectif d’informer l’opinion publique sur les circonstances et les responsabilités autour de l’attaque qui a coûté la vie à 42 personnes, parmi lesquelles 12 hommes, 13 femmes et 17 enfants, en plus de la destruction de plus de 70 cases.

Un massacre planifié
Dans son allocution, M. Limane Mahamat a révélé que l’origine de cette tuerie est un message audio à caractère haineux, largement diffusé, appelant à la violence contre des populations perçues comme “non-originaires”. Selon lui, cet enregistrement constitue la preuve d’un massacre planifié, organisé et exécuté de manière méthodique.
« Il ne s’agit pas d’un conflit spontané, mais bien d’un acte prémédité », a-t-il insisté, précisant que les enquêtes sont en cours pour identifier et traduire en justice les auteurs et instigateurs de cette violence.
Appel à l’unité nationale
Prenant la parole à son tour, le Ministre de la Communication a lancé un appel au patriotisme et à la responsabilité collective, exhortant les citoyens à dépasser les clivages ethniques et politiques pour préserver la paix et la cohésion sociale.
« Il n’est pas question ici de manipulations politiques ou de calculs partisans. La justice suit son cours en toute indépendance », a affirmé Gassim Chérif Mahamat. Il a tenu à rassurer l’opinion sur la transparence de l’action gouvernementale : « L’exécutif que nous représentons ici ne peut pas mettre la pression sur la justice et n’a pas d’agenda caché derrière cela », a-t-il martelé.
Une tuerie calculée
Le Ministre de la Sécurité publique, M. Ali Ahmat Aghabache, a renchéri en soulignant que le drame de Mandakao ne saurait être réduit à un simple affrontement communautaire ou à une querelle entre éleveurs et agriculteurs. Selon lui, il s’agit clairement d’une tuerie programmée et déclenchée à un moment jugé opportun par ses auteurs.

Transparence et ouverture
À la fin de la conférence, les membres du gouvernement ont assuré les journalistes de la disponibilité des autorités à fournir toutes les informations utiles sur cette affaire.
« Il n’y a pas d’omerta. Le gouvernement est ouvert, disponible et prêt à répondre à toutes les questions. Nous ne cacherons rien », a conclu M. Gassim Chérif Mahamat.
Alors que le pays est sous le choc, les attentes sont fortes quant à la capacité de l’État à garantir justice pour les victimes, prévenir d’autres drames similaires et restaurer un climat de paix durable au sein des communautés.