Le Premier Ministre, l’Ambassadeur Allah Maye Halina, a tenu ce mardi 7 janvier 2025 à la Primature, une réunion stratégique avec le comité chargé de superviser la mise en œuvre de la dénonciation de l’accord de défense entre le Tchad et la France. Cette rencontre marque une étape clé dans le processus visant à mettre fin à la coopération militaire entre les deux pays.
Lors de cette réunion, le Chef du Gouvernement a vivement réagi aux récentes déclarations du Président français, les qualifiant d’« insulte grossière à l’intelligence des Africains » et de « déni ridicule de l’histoire ». Dans son intervention, il a rappelé l’importance historique de Fort Lamy (actuelle N’Djaména), point de départ de la première colonne militaire ayant participé à la libération de la France durant la Seconde Guerre mondiale. « L’histoire ne peut être réécrite ou déformée sans que sa dialectique fondamentale ne demeure inchangée », a-t-il affirmé avec fermeté.
Une décision portée par un esprit patriotique
Le Premier Ministre a souligné que cette décision de rompre les accords militaires, bien que tardive, reflète la volonté profonde de la population tchadienne. Selon lui, il s’agit d’un choix audacieux et patriotique, motivé par une aspiration nationale à davantage de souveraineté.
Le comité chargé de cette transition a été sommé de présenter un état des lieux précis des progrès réalisés. En parallèle, des discussions doivent être engagées avec les autorités françaises pour garantir un retrait accéléré des forces françaises, conformément à l’échéance fixée.
Une échéance non négociable
Le Chef du Gouvernement a rappelé que la date butoir pour le départ définitif des troupes françaises est fixée au 31 janvier 2025, un délai qu’il a qualifié de « non négociable ». Toute tergiversation ou tentative de contournement de cet agenda sera fermement rejetée.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de réaffirmation de la souveraineté nationale du Tchad. Le Premier Ministre a insisté sur l’importance de mener ce processus dans un « esprit de coopération bénéfique pour les deux parties », tout en veillant à préserver les intérêts stratégiques du pays.
Cette réunion marque ainsi un tournant décisif dans les relations historiques entre N’Djaména et Paris, ouvrant la voie à une nouvelle ère de gestion indépendante des affaires sécuritaires tchadiennes.